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L’eau : l’odyssée mélodramatique de Maïlie

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En cet après midi de Décembre, la nature maussade décrivait religieusement mon humeur. Tout était si impromptu et obscur. Rien n’infirmait au seul regard du lointain qu’il aurait pu être minuit. Le ciel orageux et nuageux pesait de toute sa lourdeur. Le vent soufflait avec fureur et le tourbillon de poussière qu’il soulevait recouvrait le paysage déjà triste. A l’horizon planait la mort. Le tonnerre grondait et rugissait avec le ton d’un lion famélique, et déjà le ciel s’apprêtait à se décharger de sa rage.

Assise sur une frêle branche d’un arbre, je pleurais. Je pleurais haut et fort. Je pleurais pensant laisser s’échapper la douleur qui m’étreignait la gorge ; j’étais étouffée par la douleur qui, de mon intérieur brûlait mes entrailles. Que devais-je en penser maintenant ? L’eau, cette force vivifiante, symbole de la vie avait tragiquement marqué mon destin déjà si chargé pour mon jeune âge. Cette question qui troubla mes pensées, revenait en surface et me rappelait les tristes souvenirs de mon enfance.

Il y a neuf mois, précisément en Mars, après l’affectation de mon père, ma famille et moi, nous nous installions dans le petit village de Toubourou  à trois cents kilomètres de la capitale, région située dans la zone sahélienne. Nous empruntâmes une chaloupe pour la traversée de la mer ; quittant le sud où nous avons passé quatre ans. Je découvrais avec émerveillement les vertus de l’eau à travers la majesté de la mer, moyen de déplacement pour les engins aquatiques